La commission Nationale Anti-corruption (Conac) entend éradiquer ou du moins réduire à sa plus simple expression le taux de corruption au Cameroun par les technologies de l’information et de la communication. Les cadres de la Conac se sont retrouvés sur le campus de l’université de Ngaoundéré pour la vulgarisation du numéro whatsApp 658262682 et de l’adresse email info@conac.cm, deux outils nécessaires et importants pour la transmission des dénonciations des pratiques de corruption ainsi que les preuves palpables que détiendraient les victimes des actes de corruption. Avec leur smartphone, les usagers victimes des actes de corruption peuvent faire des photos, des vidéos et procéder à des enregistrements afin de soumettre à la Conac pour enclencher l’action. Selon le membre du comité de coordination de la commission Nationale Anti-corruption (Conac) à ces assisses, Samuel Fotung Tangang, ces outils informatiques sont entrés en jeu parce qu’en s’appuyant sur les projections de l’Observatoire Nationale des Télécommunications de l’Agence de régulation des Télécommunications, publiées en 2020 au sujet du taux de pénétration du téléphone, neuf camerounais adultes sur 10, aujourd’hui, disposent d’un téléphone et un camerounais sur deux utilise un téléphone intelligent. « Notre souhait est que le numéro whatsApp soit bien utilisé. C’est un nouveau moyen de communication. Après le 1517, nous sommes en train de lancer un nouveau numéro whatsApp par lequel nous pouvons être saisis par ceux qui sont soit victimes soit témoins des actes de la corruption. Le choix porté sur le téléphone portable est que parce que cet appareil contient beaucoup d’applications. On peut l’utiliser comme caméra pour faire les vidéos, audio, téléchargements des documents… et c’est rapidement envoyé à une source » a déclaré Fotung Samuel Tangang membre du comité de coordination de la Conac, représentant le président.
En lançant la campagne dénommée « votre téléphone est une arme pour combattre la corruption ; utilisez-le !» à l’amphi 750 de l’université de Ngaoundéré, l’autorité administrative en la personne du gouverneur de la région, Kildadi Taguiéké Boukar salue le fait que la Conac ait choisi la ville château d’eau du Cameroun pour le lancement de cette campagne. Il a également signifié qu’au terme de l’évaluation du Plan d’Action Régionale de lutte contre la corruption 2017 et 2018, l’Adamaoua a enregistré un score de 42,64% et a été classée première sur les dix régions du pays. Dans son allocution de circonstance, le N°1 de la région de l’Adamaoua a appelé les étudiants qui étaient nombreux à la cérémonie du lancement de la campagne dénommée « votre téléphone est une arme pour combattre la corruption ; utilisez-le !» à l’utilisation responsable de cet outil en vue d’atteinte des objectifs de la haute mission confiée par le président de la république à la Conac.
La commission Nationale Anti-corruption (Conac) est un organisme public indépendant placé sous l’autorité du président de la république, est chargé en vertu de l’article 2 de son texte organique de contribuer à la lutte contre la corruption au Cameroun. A ce titre elle a pour mission de suivre et d’évaluer l’application effective du plan gouvernemental de lutte contre la corruption ; de recueillir, de centraliser et d’exploiter les dénonciations et les informations dont elle est saisie pour des pratiques, faits ou actes de corruption et infractions assimilées. Et aussi de mener toutes études ou investigations et de proposer toutes mesures de nature à prévenir ou à juguler la corruption. La commission Nationale Anti-corruption (Conac) à aussi la mission de procéder, le cas échéant, au contrôle physique des exécutions des projets, ainsi qu’à l’évaluation des conditions de passation des marchés publics. En suite elle à la mission de diffuser et de vulgariser les textes sur la lutte contre la corruption…etc. Les rapports produits annuellement sur l’état de la corruption au Cameroun s’inscrivent dans ce cadre.
La cérémonie de lancement de la campagne de vulgarisation du numéro whatsApp de la Conac à l’Université était aussi une occasion de présenter le nouveau site web rénové de l’institution. La mise à la disposition du numéro whatsApp intervient dans un contexte où la Conac reçoit en moyenne 150 appels par jour dont, 130 sont des appelants blagueurs. L’utilisation responsable de cet outil de dénonciation est fortement recommandée.
Par Jean BESANE MANGAM