7 novembre 2024

Djaglassi – Doumé – Haut-nyong – Région de l”Est,le comité de développement fait son autocritique.

Les populations du village Djaglassi dans l’arrondissement de Doumé, département du Haut-nyong, région de l’Est se sont retrouvés le 2 juillet dernier à la faveur d’une rencontre d’évaluation à mi-parcours des activités menées par son comité de développement piloté par Laurice Serges Eteki Eloundou son leader, avec les présences précieuses de François Roger Baba le sous-préfet et Gisèle Mpans , maire de la commune de Doumé.

Un samedi pas comme les autres à Djaglassi, village situé sur l’axe Doumé- Abong Bang, région de l’Est. Djaglassi, c’est environ 1000 âmes qui vivent essentiellement de l’agriculture.

C’est la case communautaire qui reçoit la centaine de villageois qui a décidé de prendre part à ces travaux d’évaluation à mi-parcours des activités du comité de développement.

Le développement participatif supposant que les populations à la base soient les premiers acteurs de leur propre développement,le village Djaglassi l’a si bien compris au point de faire une évaluation à mi parcours des activités du comité.
Le sous-préfet de l’arrondissement de Doumé et Mme le Maire ont fait le déplacement.

Dans ce village, les problèmes cruciaux restent l’accès à l’eau potable et la.bonne gestion des ressources issues de la forêt communautaire..

Prenant la parole en premier, Laurice Serges Eteki Eloundou a salué la présence de Mme le Maire tout en adressant des souhaits de bienvenue chaleureux à M le sous-préfet. Il a attiré l’attention des siens pour la bonne marche du comité de développement et surtout les a appelé à une grande responsabilité, à la rigueur et à la transparence dans la gestion des affaires du village. << La gestion du développement nous incombe tous et je suis ouvert et à l’écoute des critiques constructives pour avancer >> a-t-il martelé.
À son tour , François Roger Baba n’a pas mâché ses mots au vu du retard de développement de ce grand village situé sur un axe bitumé et sur lequel a été bâti un péage : << Regardez tous les villages où on a bâti un péage. Tout autour, se déroulent de florissantes activités commerciales. C’est l’hypocrisie qui nous empêchent de nous développer >>.

Le décor est planté. Les hostilités sont lancées.

La parole donnée aux participants à cette rencontre a permis à chacun de s’exprimer librement. Le point culminant des discussions a été la gestion calamiteuse des ressources issues de la forêt communautaire par la chefferie du village. Pendant près de trois heure de temps, chacun a tenu à parler. Des paroles fusant comme des bombes à sous-munitions. Gisèle Mpans le maire, sentant la tension monter a tenu à recadrer ses administrés. << Quand tout le monde a un ego surdimensionné, on ne peut pas avoir la paix. Je prescrit au président du comité beaucoup d’humilité, de sagesse. Le véritable problème de Djaglassi c’est le deux poids deux mesures. Les uns sont avantagés au détriment des autres. Les biens qui sont donnés par la Commune ne sont pas des cadeaux pour le chef du village. C’est la part du village Djaglassi sur les revenus de l’exploitation de la forêt. L’enfant que tu accouches , même s’il est grand comme le baobab ne peut pas t’accoucher. Vous n’allez pas , nous n’allons pas nous tuer pour des questions d’argent. Si le chef a mal fait , vous n’avez pas à l’humilier. Majesté, si tes enfants te parlent , il faut les écouter >>
Cette sortie franche de l’edyle de la commune de Doumé vient après de graves accusations de confiscation des biens issues de la forêt par un clan avec à leur tête le chef de village. Ces derniers ont été pointés du doigt par les villageois qui veulent visiblement un changement dans la gestion des revenus forestièrs.

Jean François Baba a invité les populations à une plus grande vigilance tout en les invitant à arrêter tout exploitant illégale et le conduire vers les services compétents. La cacophonie entre les fonctions de chef du village et de président du comité doivent s’arrêter pour le bien des populations .
Quelques précisions sur la gestion des fonds alloués au comité ont été fait par le trésorier Armand Agoulafoumb qui a dit à haute voix qu’il n’avait rien à cacher sur les fonds reçus par le comité.

Laurice Serges Eteki Eloundou a présenté le Bilan général du CODEDJA avec quelques précisions sur la gestion du bois. En somme,il a été constaté une saine gestion de tous les biens et fonds reçus par le bureau du CODEDJA. Un nouveau vice président a été élu séance tenante en la personne de Clément Ankouo qui remplace l’ancien du poste poussé à la démission après de graves manquements managériaux.
Avant de lever la séance, François Roger Baba a fait des recommandations et des conseils à toutes les parties : << un comité de développement est un levier sur lequel un village s’appuie pour accélerer les choses. Le comité de développement doit travailler en étroite collaboration avec la commune et le Maire. Vous avez pour seul ennemi non pas votre frère ou votre voisin, mais bel et bien la misère et le mal être. Mettez de côté vos points de discorde. Laissez les ragots . Laissez les égo. Le comité doit doter le village d’un plan local de développement, ce qui permettra à la commune de savoir avec précision quels sont les besoins réels des populations. Quand au chef de village,il doit restituer les biens qui ont été remis au village au comité de développement pour une gestion saine et efficace. Nous devons cependant respecter notre chef à l’instar de nos frères des Grassfields et du septentrion. >>
A la sortie de cette rencontre , l’ensemble des participants s’est dirigé vers le site aménagé pour la pose de la première pierre du forage à motricité humaine. Les premiers coups de pioche ont été donnés par Gisèle Mpans actrice du développement et François Roger Baba. Ce forage dont les travaux vont durer un mois va coûter 1 400 000 frs CFA

Cette rencontre du 02 juillet dernier a permis une fois de plus aux différentes parties prenantes du développement de ce village de la région de l’Est de se parler sans langue de bois . Les pendules ont été remises à l’heure avec l’appui des autorités traditionnelles et municipales de l’arrondissement. Assurément, c’est un nouveau départ pour l’émergence du village Djaglassi.

Par Alain Halynas

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