Dans la nuit du 24 au 25 décembre 2021, les restaurants, hôtels et snack-bars spécialisés dans la commercialisation de la chicha ont fait de bonnes affaires. Ceci, malgré l’arrêté préfectoral interdisant la commercialisation de cette pipe utilisée pour consommer le tabac et autres compositions chimiques d’origine douteuse. Le hic ici, est que c’est pas seulement le tabac. Nos sources indiquent qu’il s’agit très souvent d’une composition chimique avec des drogues fortes. Ce qui conduit les adeptes à se livrer aux pratiques peu orthodoxes tels que les partouzes, la sodomie, la prostitution et autres actes de violences. Et ce sont nos jeunes scolaires qui en sont les meilleurs clients. Des faits suffisamment graves qui suscitent interrogation.
À Bertoua, plusieurs espaces sont réputés être des lieux où l’on consomme la chicha. Au quartier Mokolo non loin de l’hôpital de la garnison militaire par exemple, on fume la chicha à bouche que veux-tu. Comme à cet endroit, plusieurs autres restaurants et snack-bars à Bamvele, à Enia, à Nkolbikon, à Bodomo et Mandjou… opèrent dans cette activité au vue et au su de tous. Curieusement, personne n’ose s’inquiéter. Les parents observent et sont devenus impuissants malgré la déviance orchestrée par leurs enfants. Collégiens et lycéens, filles et garçons inclus s’abreuvent sans cesse et la vie semble être belle. En période de classe tout comme durant les congés et vacances, la situation est similaire. Non loin du Lycée Bilingue et du Lycée Scientifique, ça se passe dans les habitations et chambres. Ici, les élèves consomment le célèbre vin de palme avec les écorces traditionnelles, la bière, les whiskys en sachets et la cigarette… Après ceci, c’est la grande virée vers le sexe et les cas des vols et d’agression. Tout le monde le sait mais personne n’ose à agir. Sommes-nous tous complices de cette décrépitude de la société ?
Il faut renverser la tendance
Dans un souci de réguler, le préfet du département du Lom et Djerem invite les conseillers municipaux à répercuter le message de la prise de conscience et de la sensibilisation auprès des populations qu’elles représentent au sein des Collectivités territoriales décentralisées de son unité de commandement. Hier 28 décembre 2021 à Bertoua 2ème, il est revenu abondamment sur la situation qui a pris du galon. «La consommation de la chicha et des drogues est redevenue monnaie courante dans le département du Lom et Djerem et particulièrement dans la ville de Bertoua et ses environs. On a fait ce constat désolant au cours de la célébration de la nativité. Après avoir sillonné nuitamment plusieurs milieux de divertissement, les services compétents se sont rendus compte que la situation est préoccupante. Et les plus grands consommateurs se recrutent au sein de la population scolaire. C’est déplorable et nous convoquons la responsabilité des parents d’élèves à veiller sur leurs enfants», a laissé entendre Donatien Bonyomo.
Compte tenu de la gravité des faits, il est nécessaire que l’on passe du simple au double à travers la répression sans faiblesse des établissements spécialisés dans cette activité et des adeptes. Plus que jamais, il est temps de frapper du point sur la table pour que cesse le règne du désordre et de la dépravation des mœurs pour une société saine et responsable.
Par Christelle TAMO