7 novembre 2024

Société : les artisans du sable. De l’or, du fer, du bauxite il y’en a, mais la région de l’Est c’est aussi ses carrières de sable…Un métier dont on en parle moins mais qui nourrit plusieurs.

Au village MBASSI, dans l’arrondissement de Garoua-boulaï, comme dans plusieurs coins de la région, des dizaines de familles ont fait de l’extraction du sable leur principale source de revenus. Un tremplin pour les entreprises de BTP d’une part, qui peuvent disposer localement des agrégats à moindre coût pour la réalisation des travaux de développement de la ville, et d’autres part, une aubaine des populations pour leurs constructions. Dans ce gîte, à peine le dernier cri du coq se fait entendre, que les bruits de pelles le remplacent. Gamins, adolescents et adultes sont les acteurs de cet hollywood minier dont l’ultime bandit est la benne, le chargement dans le jargon des “sableurs“. Deux jours, parfois trois, suffisent à un doyen pour empocher la somme de 20 000 FCFA, représentant la contrepartie de 30 tonnes de sables. Belle affaire, qui permet aux plus forts de gagner en moyenne le quadruple du SMIC. D’ailleurs, en cette fin d’année, tous les projets festins reposent sur la poule aux œufs d’or qui, en plus de soigner, habille et nourrit son exploitant.

Même si épineuse, la carrière n’est pas suffisamment revêche pour entraver la délocalisation des salles de classes pour le trou. L’instruction devenant ainsi quasi-impossible pour ses enfants qui peuvent très tôt goûter à de l’argent sablé. La golden goose serait-elle un couteau à double tranchant ?

Par Mathieu MBONE MBASSI

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