Sur le banc des accusées, le nouveau lamido de Garoua sa majesté IBRAHIM El RACHIDINI, habité de plus en plus par des pulsions autoritaristes, dictatoriales et exclusivités, lesquelles sans nul doute lui font croire qu’il est le patron des autorités administratives de la ville de Garoua voire de la région du Nord. A quelques jours de la fin du jeûne de Ramadan et de la fête qui s’en suit, les langues se délient dans la capitale régionale du Nord. En effet, certains habitants de Garoua se demandent si cette fois et comme le veut la tradition, les autorités administratives de la région du Nord (Gouverneur, Préfet de la Bénoué, sous-préfet de Garoua 1er) seront de la partie assis derrière le Lamido lors de la prière de clôture du mois de jeûne de ramadan ou saoun.
Déjà en 2022, lors des prières de fin de jeûne et celle de la Tabaski (fête du mouton), les autorités administratives notamment le gouverneur de la région du Nord, le préfet de la Bénoué, le sous-préfet de Garoua 1er avaient brillé par leurs absences lors des prières réservées à ces deux fêtes islamiques. Des photos prises par des journalistes et autres curieux avaient fait le tour du monde dans les réseaux sociaux. S’achemine-t-on vers le même scenario à quelques jours de la clôture du jeûne ? La probabilité de voir à nouveau ces chaises vides est très grande si l’on se réfère à la dernière bourde du Monarque de Garoua.
Celle-ci s’est passée le samedi 1er Avril 2023 aux environs de 16 heures à la Mosquée du lamidat de Garoua. Le Monarque s’était opposé farouchement à la prière mortuaire du commissaire Sali BABAWA et avait même pris à partie, le sous-préfet de la commune d’arrondissement de Garoua 1er ISMAILOU ADAMA, qui voulait justifier la présence dudit corps dans la Mosquée. Il a fallu des interventions de dissuasion du préfet de la Bénoué OUMAROU HAMAN WABI et du Président du Conseil régional du Nord OUMAROU OUSMANOU pour apaiser les esprits déjà surexcités. Il faut le dire, le sous-préfet de Garoua 1er ne s’est pas laisser faire. Il était prêt à en découdre si jamais le lamido posait la main sur lui. Un geste teinté de honte du lamido qui avait déçu plus d’une personne à l’intérieur de la mosquée surtout les membres de la famille du défunt commissaire de police. Le monarque était même reparti dans son palais sans participer à la prière mortuaire alors qu’en tant que chef spirituel, il devrait par obligation il doit assister et conduire cette prière.
Il faut rappeler que depuis son élection en 2021, le jeune lamido IBRAHIM EL RACHIDINI, a régulièrement manqué le respect aux autorités administratives particulièrement le gouverneur de la région du Nord Jean ABATE EDI’I, le sous-préfet de Garoua 1er ISMAILOU ADAMA. Il considère d’ailleurs ce dernier (sous-préfet) comme l’un de ses subalternes alors que la constitution camerounaise fait du Chef de terre, le supérieur hiérarchique des chefs traditionnels (1er, 2e ou 3e degré) du ressort de compétence. De sources dignes de foi, il aurait écrit à qui de droit pour muter le gouverneur et le sous-préfet. Une démarche qui n’avait pas été appréciée en haut lieu et par les concernés.
« Le nouveau lamido du Nord veut se comparer à celui de Rey-Bouba alors qu’il ne l’est pas. Et il faut dire que cette époque est révolue, celle où les monarques pouvaient se permettre des pouvoirs au-delà de leurs prérogatives. Même à Rey-Bouba, ces errements ne sont plus tolérés. Ils sont plutôt en train de disparaitre. L’époque où le Lamido de Garoua pouvait dicter une conduite au sous-préfet est depuis longtemps révolue. Depuis qu’il a été élu, le lamido est entré dans un bras de fer permanent avec les autorités administratives qu’il veut sans doute plier à sa guise. Ce qui dans notre contexte actuel, est impossible. Il doit le comprendre. Mais qui autour de lui notamment ses notables, lui feront comprendre qu’être en désaccord permanent avec les autorités administratives, n’est pas une bonne option », s’indigne pour le déplorer un fils de Garoua.
Pour de nombreux observateurs, le lamido à travers ses humeurs nocives, déteint de plus en plus sur le respect dû à son rang et à ses fonctions de monarque. « En moins de trois ans de règne, le jeune lamido a commis tellement de bourdes au point où les conservateurs de la tradition Peule commencent à s’interroger sur ses capacités à diriger ce lamidat. Ses multiples conflits ouverts avec certains fils de Garoua ainsi qu’avec les autorités administratives de la région du Nord, continuent à éroder son image et à affaiblir l’un des plus vieux lamidat du Cameroun (plus de 200 siècles d’histoire). Il faut absolument qu’il change de veste ce pour le bien des populations et la notoriété du lamidat qu’il dirige », fait remarquer un autre fils de Garoua.
La rédaction