«Si vous voulez être heureux un jour, saoulez-vous, si vous voulez être heureux un mois, mariez-vous, mais si vous voulez être heureux toute la vie, soyez Avocat.»
Actualité de l’Est : Bonsoir Maître !
Maître ROMÉO STÉPHANE TANKOU : Bonsoir ! Merci pour cette citation qui reflète l’amour que je porte à ma profession.
Actualité de l’Est : Félicitations pour votre inscription au barreau du Cameroun et bienvenue chez vous, chez nous !
Maître ROMÉO STÉPHANE TANKOU : Je vous remercie, et le plaisir est pour moi d’avoir cet entretien et Je suis ravi de partager mon parcours avec vous et vos followers.
Vous êtes Avocat nouvellement inscrit au Barreau du Cameroun et installé à Bertoua. Qui êtes-vous ?
Je suis Maître ROMÉO STÉPHANE TANKOU, Avocat international, inscrit aux barreaux du Rwanda et du Cameroun, et membre de la East Africa Law Society. Mon expertise couvre divers domaines du droit, notamment le droit des affaires, le droit foncier, le droit des sociétés et des entreprises en difficulté, le droit de la propriété intellectuelle et le droit pénal sans être exhaustif
De part votre présentation nous pouvons noter un brillant parcours, pouvez-vous nous en parler ?
Mon parcours est un peu atypique, mais riche en expériences et en apprentissages. J’ai commencé mes études à Bertoua, au sein de l’école catholique Saint Kisito pour la maternelle, puis à l’école pilote catholique Saint Augustin pour le primaire, où j’ai obtenu mon CEP en 2003. Ensuite, j’ai poursuivi mes études au collège adventiste Boma de Bertoua, puis au collège de la Salle de Doumé, où j’ai obtenu mon BEPC, ma probatoire et mon baccalauréat. Passionné par la profession d’avocat, j’ai intégré la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques de l’Université de Douala en 2011. J’y ai obtenu une licence en droit, un Master I en droit des affaires et un Master II en administration fiscale. Ces formations m’ont permis d’acquérir des compétences solides en droit et en gestion des affaires. Après mes études, j’ai travaillé dans un cabinet d’avocat, puis j’ai occupé le poste de compliance Analyst au sein du département de la conformité bancaire et de la sécurité financière d’une banque. Dans le but de poursuivre mon rêve suite à la découverte d’une opportunité de devenir avocat international au Rwanda, j’ai décidé de démissionner pour intégrer l’Institut of Legal Practice and Development de Nyanza, au Rwanda. J’ai prêté serment devant la Haute Cour de Kigali en qualité d’avocat et membre de la East Africa Law Society, inscrit sur la liste de stage de l’ordre des avocats au barreau du Rwanda le 27 janvier 2023. J’ai ensuite obtenu le certificat d’aptitude à la profession d’avocat le 2 septembre 2024. Plus récemment, j’ai intégré le barreau du Cameroun le 28 mai 2025, en prêtant serment devant la Cour d’appel du Sud-Ouest en qualité de Barrister, Solicitor et Notary Public. Je suis désormais prêt à mettre mon expertise au service des clients et à défendre leurs droits avec professionnalisme et diligence.
Comment devenir avocat international ?
Devenir avocat international nécessite une combinaison de formation, d’expérience et de compétences spécifiques. Pour être reconnu en tant qu’avocat international, il faut :
– Une formation solide en droit, importante pour une bonne compréhension des systèmes juridiques internationaux, permettant de naviguer dans les complexités du droit international et de conseiller les clients de manière efficace.
– Appartenir à plusieurs ordres des avocats, qui permet de pratiquer le droit dans différents pays et de bénéficier d’une reconnaissance internationale.
– Une expérience pratique dans les différents domaines du droit, tels que le droit commercial international, le droit des affaires, le droit des sociétés et des entreprises en difficulté, le droit des transports, le droit des assurances et le droit de la propriété intellectuelle (sans être exhaustif), essentielle pour développer les compétences nécessaires pour réussir en tant qu’avocat international.
– Des compétences linguistiques et culturelles, notamment la maîtrise de plusieurs langues et une bonne connaissance des cultures et des pratiques juridiques des différents pays où l’on est appelé à exercer, qui sont des atouts importants pour communiquer efficacement avec les clients et comprendre leurs besoins spécifiques.
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes qui veulent faire carrière comme vous ?
Je conseillerais aux jeunes comme moi de travailler dur, d’être disciplinés et de se former sans cesse dans le domaine qui les intéresse. Il est également important de développer des compétences en communication et en négociation. Les jeunes doivent chercher des opportunités pour acquérir de l’expérience pratique et se former continuellement. Personnellement, j’ai constaté que la formation continue et l’expérience pratique sont essentielles pour réussir dans ce domaine. Je recommande donc aux jeunes de saisir toutes les occasions de se former et de se perfectionner, que ce soit par le biais de stages, de formations complémentaires ou de participation à des événements professionnels.
Pourquoi avez-vous choisi Bertoua pour vous installer ?
J’ai choisi Bertoua pour m’installer parce que je voulais travailler dans une région qui a besoin de services juridiques de qualité. Bertoua est une ville à fort potentiel et en développement, avec une économie dynamique et une communauté en pleine croissance. Je pense que l’avocat peut jouer un rôle important dans le développement économique et social de cette ville, en offrant des conseils juridiques de qualité et en contribuant à la résolution des litiges. Je suis convaincu que ma présence à Bertoua pourra apporter une valeur ajoutée à la communauté et contribuer à son développement.
Le Barreau du Cameroun vient de renouveler ses organes de direction. Quelles sont vos attentes en tant qu’avocat venant de l’étranger ?
Je tiens tout d’abord à adresser mes sincères félicitations à Monsieur le Bâtonnier Maître MBAH ERIC MBAH, et aux membres du Conseil de l’ordre nouvellement élus, ainsi qu’au Président de l’Assemblée générale et à son vice. Je leur souhaite plein succès dans leurs missions et je suis convaincu qu’ils travailleront avec dévouement et compétence pour promouvoir la profession d’avocat au Cameroun.
En tant qu’avocat camerounais venant de l’étranger, mes attentes en ce qui concerne les organes nouvellement élues sont multiples.
Je souhaite que ces organes travaillent à améliorer la qualité de vie des avocats en créant une mutuelle de l’avocat pour une assurance maladie de l’avocat et en multipliant les mesures pour le respect de la robe dans les unités de gendarmerie et commissariats.
Je pense également qu’il est essentiel de renforcer la formation continue des avocats et de promouvoir la coopération internationale et l’échange d’expériences entre les avocats camerounais et étrangers.
Enfin, je souhaiterais que les organes nouvellement élues défendent les droits de l’homme et promeuvent la justice sociale dans le cadre de la profession d’avocat. Je suis convaincu que les organes nouvellement élues ont un rôle important à jouer pour améliorer la profession d’avocat au Cameroun et pour garantir que les avocats puissent exercer leur profession dans des conditions optimales.
À vous entendre parler, devenir avocat c’est une question de volonté. Quelles sont les conditions d’accès au barreau du Rwanda et du Cameroun ?
Les conditions d’accès au barreau du Rwanda et du Cameroun présentent certaines similitudes, telles que la nécessité d’être titulaire d’une licence en droit, de ne pas exercer des activités incompatibles avec la profession d’avocat pouvant porter atteinte au caractère libéral et indépendant de la profession et de ne pas avoir fait l’objet d’une condamnation définitive d’emprisonnement. Cependant, il existe également des différences notables entre les deux pays.
– Rwanda : Pour être admis au barreau du Rwanda, il faut être de nationalité rwandaise et titulaire d’un Diploma of Legal Practice (DLP). Il n’y a pas d’âge minimum requis pour l’accès à la profession d’avocat au Rwanda. Toutefois, les étrangers peuvent être admis au barreau du Rwanda sous réserve de réciprocité, conformément aux dispositions de la loi rwandaise, notamment l’article 6 de la LOI N° 83/2013 du 11/09/2013.
– Cameroun : Pour être admis au barreau du Cameroun, il faut être de nationalité camerounaise. Les conditions d’accès incluent la lettre de parrainage d’un avocat inscrit au Barreau avec une ancienneté de 5 ans, ainsi que l’âge minimum de 21 ans pour être admis en stage et de 23 ans pour être admis au tableau de l’Ordre des avocats conformément à l’article 9 de la Loi N° 90/059 de 1990. Cette loi ne prévoit pas la possibilité pour les étrangers d’être admis au barreau du Cameroun.
En résumé, bien que les conditions d’accès au barreau du Rwanda et du Cameroun partagent certaines similitudes, des différences significatives existent, notamment en ce qui concerne l’âge minimum, la lettre de parrainage et l’admission des étrangers. Il est essentiel pour les candidats de bien comprendre ces exigences spécifiques à chaque pays pour naviguer efficacement dans le processus d’admission.
Quel regard portez vous sur les échéances électorales à venir ?
Les échéances électorales à venir au Cameroun sont cruciales pour l’avenir du pays. Elles offrent une opportunité pour les citoyens de participer activement à la gouvernance et de déterminer la direction politique future. Pour garantir la stabilité et la paix, il est primordial que les élections soient libres, transparentes et équitables. Cela nécessite la participation active des électeurs, ainsi que la transparence et l’intégrité des processus électoraux.
La participation des jeunes est particulièrement importante, car ils constituent une part importante de la population. En votant, ils peuvent exprimer leurs préférences et influencer les décisions politiques qui affectent leur avenir et celui du pays. Il est donc crucial que les jeunes s’impliquent dans le processus électoral, s’informent sur les enjeux et les candidats, et exercent leur droit de vote de manière responsable.
Pour sortir Maître militez vous dans un parti politique et pour vous qui est mieux placé pour être élu président de la République au soir du 12 octobre 2025?
L’adhésion à un parti politique est libre et le vote secret, Rendez-vous avec l’histoire au soir du 12 octobre 2025.
Actualité de l’Est : Merci pour cette brillante intervention
Maître : Je vous en prie et le plaisir a été le mien.
Entretien réalisé par Charles Didier Ramus