2 août 2025

« Les Camerounais méritent un dirigeant qui les respecte ». Aboubakar Siddiki, président du Mouvement patriotique du salut camerounais (MPSC).

Monsieur le président vous avez décidé d’entamer une tournée politique dans la partie septentrionale du pays. Quel est l’objectif visé lors de ces descentes sur le terrain ?

Pendant plus de cinq ans le MPSC était en berne du fait de mon incarcération politique, il était en berne sur terrain mais est resté dans les cœurs. C’est donc tout à fait normal que je me rédéploie sur le terrain pour raviver la flamme.et vous constaterez par vous-même que l’affection est restée intacte et la détermination plus ardente.

Les populations du Grand Nord vous a réservé un accueil triomphal dans les villes de Ngaoundéré, Garoua et Maroua et nous avons remarqué une forte mobilisation ; peut-on dire que vous êtes le nouvel homme fort politique dans le Grand-Nord ?

Merci d’avoir par vous-même que, pas que dans le grand Nord nous avons commencé notre tournée par l’Ouest du Cameroun. L’accueil de Foumban était historique nous avons embrayé par la région de l’Est, ensuite le littoral et le centre. D’autres régions nous attendent, je préfère que vous disiez plutôt l’homme fort du Cameroun. Désormais, il faut compter avec le MPSC.

Quel et le message que vous avez à délivrer aux populations pour voir le niveau de mobilisation et le degré d’engouement au tour de vous ?

Pendant 40 ans, les politiciens et surtout le régime de Biya ont dupé et menti. La population dans l’ensemble, était découragée et dégoûtée de la chose politique. Aucune des promesses faites antérieurement par les politiciens n’étaient tenue. C’est dans cet univers qu’il fallait trouver des mots exacts pour redonner espoir.

Quel est le regard que vous avez sur la situation politique au Cameroun ?

Inquiétante à première vue. Le silence actuel est trompeur. Mais, nous sommes un pays encadré par les mécanismes constitutionnels bien clairs. Notre souhait aurait été que Biya parte en laissant un pays démocratique avec les règles de jeux clairs, mais hélas ! Les camerounais doivent encore se battre je ne sais à quel prix pour avoir un consensus.

Que répondriez-vous pour ceux qui pensent à une transition pacifique au Cameroun, un avenir en confiance et une préservation des acquis, avec pour modèle FRANK EMANUEL BIYA ?

Ils sont combien ? Sur quel critère, quelle enquête ou sondage les avez-vous identifiés ? J’espère juste qu’ils ne jouent pas aux apprentis sorciers ? Frank Biya est
Camerounais, il a le droit de briguer les suffrages des Camerounais. Mais à succéder à son père comme vous l’énoncez tantôt, je ne crois pas. Mêmes les chefferies traditionnelles camerounaises sont désormais démocratiques, à fortiori la place du pape.

Votre parti politique, le Mouvement patriotique du salut camerounais (MPSC), s’est allié au parti d’action populaire ;

Monsieur le président, la coalition de l’opposition va-t-elle tenir ?

Nous sommes en pourparlers politiques pour une éventuelle alliance sur certains domaines où nos objectifs se joignent. Tenir ou pas dépend du professionnalisme et de la classe des dirigeants. Nous sommes des vrais opposants au Cameroun.

Monsieur le président, votre message clé à la population du septentrion est l’engagement des jeunes dans le processus de participation civique et politique, et la mobilisation pour l’inscription des électeurs.

Est-ce que vous avez la conviction que le message passe ?

Nous le vérifierons aux prochaines élections à venir.

Monsieur le président Aboubakar Siddiki, vous avez été arrêté il y a quelques années pour hostilité contre la patrie. Avec la forte mobilisation de la population au tour de vous, n’avez-vous pas peur des pontes du régime dans cette partie du pays, notamment vos adversaires politiques ?

Je suis dans une procédure pendante devant la cour suprême du Cameroun pour autre chose que ce que vous avez énoncé plus haut. J’attends qu’elle rende son verdict. Maintenant, je ne savais pas que se sont mes adversaires politiques qui le jugeaient, vous me l’apprenez à l’instant. Si tel est le cas, ça change tout.

Président, quel est votre dernier mot à l’endroit du peuple Camerounais et aux milliers des militants qui sont derrière vous ?

Les Camerounais de l’intérieur comme ceux de la diaspora méritent un dirigeant qui les respecte. Le futur Président ne devrait pas être celui-là qui sera calfeutré en costume cravate entouré des intellos qui les bourrent des belles phrases. Mais, un homme rassembleur, un interactif avec sa population pour relever les millions des défis que Biya nous laissera dans les placards. Le Cameroun, pour moi, est aux urgences. Il faut arrêter l’effusion de sang entre compatriotes dans la partie Anglophone, lutter contre l’insécurité dans les autres régions. Apaiser politiquement le pays par la libération des détenus politiques comme ceux qui ont tout simplement manifestés. Dès que ces bases démocratiques, mais surtout sécuritaires seront posées, je pense que nous ne tarderons pas à décoller pour redevenir une destination prisée. Pour cela, il faut un vrai président.

Propos recueillis par Félix SWABOKA.

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