22 décembre 2024

GAROUA : UNE BOURDE DE TROP DU LAMIDO A L’ENDROIT DU GOUVERNEUR DU NORD.

Ibrahim El Rachidini a encore raté l’occasion à lui offerte par le gouverneur de la région du Nord Jean ABATE EDI’I, pour faire la paix avec les autorités administratives lors de la prière de fin de ramadan ce 21 avril 2023 à Garoua, en renvoyant le message qu’il devait adresser aux fidèles après le départ du gouverneur de la région. Une attitude maladroite qui n’a pas plu au gouverneur, au préfet et à leur suite lesquels vont décider de quitter en hâte le lieu de prière pour retourner chez-eux alors même dans la pratique, le lamido véhicule son message en présence des autorités administratives et des invités. Une bévue de trop qui va gêner plus d’une personne jusqu’aux notables de la cour dont le plus connu est forcement le ministre Issa Tchiroma Bakary. 

Sentant l’amertume et la déception du gouverneur du Nord Jean ABATE EDI’I, le ministre Tchiroma va souffler quelques mots à l’oreille du Lamido comme pour lui signifier que sa décision de renvoyer sa communication après le départ du gouverneur, est maladroite et inappropriée. Pour une fois, le Monarque va se rendre compte de son erreur et décide de mettre en place une délégation pour aller rencontrer le gouverneur Jean ABATE EDI’I à l’effet sans doute de s’excuser. Délégation que ne fera pas parti malheureusement le lamido de Garoua. Celle-ci sera conduite par Issa Tchiroma Bakary, en sa qualité de ministre de la république et élite de la région. Malheureusement pour le notable et sa suite, Jean ABATE EDI’I ne leur ouvrira pas sa porte.

Pourtant explique un natif de Garoua, le lamido a toujours raccompagné avec sa cavalerie le gouverneur jusqu’à son domicile après la prière. Par ailleurs, la communication du lamido se fait toujours en présence de l’autorité administrative ce après la prière et les sermons de l’Imam. « Lorsque le ministre d’Etat Marafa Hamidou Yaya était ministre de l’Administration territoriale, il prenait la peine de raccompagner en compagnie du lamido, le gouverneur de la région en tant que représentant du Chef de l’Etat dans la région. Ce dernier renvoyait l’ascenseur en soirée en rendant visite au lamdo et à quelques élites pour les salutations d’usages. D’où vient-il qu’aujourd’hui, le jeune lamido vient remettre tout cela en cause avec l’intention de montrer que c’est lui le patron du gouverneur ? Une attitude qui déteint sur les principes de paix et de respectabilité des autorités que prône l’Islam », s’offusque pour le déplorer une élite de Garoua.

Il faut dire qu’on attendait moins la présence du gouverneur de la région du Nord, du préfet du département de la Bénoué et des sous-préfets des trois communes d’arrondissements de la ville de Garoua à cette prière relativement au climat délétère qui prévaut déjà entre les représentants de l’Etat et le nouveau monarque du lamidat de Garoua. Les fidèles ont été surpris. Ils ont apprécié cette présence qui signifiait à leurs yeux que la paix était revenue entre les autorités et leur monarque.

Tout avait pourtant bien commencé ce vendredi 21 avril avant que la bourde du lamido ne tombe comme un cheveu dans la soupe. L’arrivée enthousiaste des fidèles musulmans à la grande Mosquée de Poumpoumré suivie par celle des autorités administratives, des responsables des forces de maintien de l’ordre, des invités et enfin celle du lamido de Garoua Ibrahim El Rachini, avait présagé un moment de convivialité après un mois de rude pénitence surtout de la part des fidèles musulmans de la ville de Garoua. Ville qui connait en ce moment des pics de canicule qui avoisinent les 42° Celsius. « Malheureusement, cette fête sera gâchée par un monarque qui cherche encore ses repères », se plaint Moussa, fidèle musulman.

Il faut rappeler pour le déplorer que depuis son élection en 2021, le jeune lamido Ibrahim EL Rachidini, a régulièrement manqué le respect aux autorités administratives particulièrement le gouverneur de la région du Nord Jean ABATE EDI’I, le sous-préfet de Garoua 1er ISMAILOU ADAMA. Il considère d’ailleurs ce dernier (sous-préfet) comme l’un de ses subalternes alors que la constitution camerounaise fait du Chef de terre, le supérieur hiérarchique des chefs traditionnels (1er, 2e ou 3e degré) de son ressort de compétence. De sources dignes de foi, Ibrahim El Rachidini aurait écrit à qui de droit pour muter le gouverneur et le sous-préfet. Une démarche qui n’a jamais été appréciée en haut lieu surtout par les concernés.

Par Aninou Adji

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