7 novembre 2024

Commune de Yokadouma : Assistera-t-on à la déchéance du maire bientôt ? Se référant au nouveau code général des Collectivités territoriales décentralisées en vigueur depuis le 24 décembre 2019(Art 226 al 2), 27 sur 39 conseillers municipaux en vie(2/3), demandent la destitution du chef de l’exécutif communal, Timothée Abono Mpoumbiel.

Deux correspondances adressées au préfet du département de la Boumba et Ngoko ont fuité dans les réseaux sociaux. La première est datée du 20 avril 2022 et porte la signature de 27 conseillers municipaux. En objet dudit document, les signataires demandent à l’autorité préfectorale de convoquer une session extraordinaire du conseil municipal de la commune de Yokadouma, en vue de la destitution du maire, chef de l’exécutif. « Il nous a été donné de constater pour le déplorer que depuis deux ans, la mairie de Yokadouma souffre d’une gestion calamiteuse et peu orthodoxe, du fait du chef de l’exécutif. En effet, ce dernier se rend de plus en plus des violations des lois et règlements en vigueur, ainsi que de fautes lourdes dans son déploiement quotidien. Et cause, en plus de ses absences répétées à son poste de travail, il brille par une incapacité à accomplir les missions qui lui sont assignées. Les populations s’éloignent ainsi des fruits de la décentralisation, pour se contenter désormais du mépris et de l’insolence de leur maire », peut-on lire dans l’exposé des motifs. L’on apprend par la suite que les conseillers municipaux de la commune de Yokadouma décrient avec véhémence, les dépenses dont les crédits ont été consommés sans aucune réalisation palpable dans le cadre de l’exécution du budget de fonctionnement pour l’exercice budgétaire 2020. Les 11 et 12 juin 2021, au cours de la tenue du conseil municipal consacré à l’examen du compte administratif et financier du maire, du compte de gestion du receveur municipal ainsi qu’à la vérification des documents comptables du receveur municipal et du comptable matière que le pot aux roses est découvert. Les conseillers municipaux ont constaté des frais du personnel s’élevant à 228 457 063 FCFA, pour seulement 5 mois de salaires versés en 2020. Ils accusent le maire d’avoir consommer des crédits sans justificatifs de l’ordre de 146 073 752 FCFA. En ce qui concerne le budget d’investissement, on parle de plusieurs irrégularités dans la consommation des crédits de certains projets non réalisés et sans justificatifs. Ici, le montant total est de l’ordre de 182 475 505 FCFA pour des projets non réalisés tels que : l’aménagement des jardins, places publiques, espaces verts la construction des voiries et réseaux, routes, ponts, bacs, barrages, digues et autres immobilisation corporelles. « Ces comptes administratifs de l’exercice 2020 avaient été adoptés sous réserve de de la production des pièces et documents justificatif, sur les imputations budgétaires. Et jusqu’ à ce jour, aucun document n’a été produit et mis à la disposition de l’organe délibérant », souffle une source proche du dossier.

Par ailleurs, les 28 et 29 décembre 2021, lors de la session ordinaire consacrée au vote du budget 2022, les conseillers municipaux se sont appesantis sur le climat social délétère depuis l’arrivée de Timothée Abono Mpoumbiel à la tête de la commune de Yokadouma. Ils avaient abordé les sujets portant sur le traitement salarial des agents communaux et l’installation officielle des conseillers municipaux et le chef de l’exécutif et ses adjoints. « Il faut dire qu’à date, la Commune de Yokadouma accuse 16 mois d’arriérés de salaires et des cotisations sociales non reversées à la Caisse nationale de prévoyance sociale(Cnps). Les portes de la commune sont fermées du fait des grèves successives des agents communaux. En effet, aucun service ne fonctionne plus depuis plus de mois. La commune est paralysée », renseigne la même source. Les uns et les autres s’interrogent déjà sur la destination réelle des certaines ressources financières notamment, les centimes additionnels communaux (Cac), les la redevance forestière annuelle et les revenus issus de l’exploitation de la forêt communale. Bien plus, l’on fustige le faible taux d’exécution du budget d’investissement public (Bip) dans la commune de Yokadouma. Une réalité qui n’honore pas non seulement cette localité mais aussi, cette Ctd qui est aux couleurs du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc). D’aucuns y voient déjà en perspective, la montée de l’opposition si rien n’est fait. En clair, les 27 conseillers municipaux signataires de la correspondance souhaitent que cette session extraordinaire du Conseil municipal se tienne en date du 29 avril 2020 sur convocation du préfet du département de la Boumba et Ngoko. Valeri Norbert Kuela a d’ailleurs été notifié de cette correspondance par voie d’huissier de justice. « A la requête d’un collectif de conseillers municipaux de la commune de Yokadouma représentés par le conseiller municipal, Mempouth Soua Cyrille demeurant à Yokadouma, lequel fait élection de domicile à mon étude aux fins du présent exploit et ses suites éventuelles… », Peut-on lire dans la notification adressée au préfet de la Boumba et Ngoko en circulation dans les réseaux sociaux. Le document a été déposé le 25 avril 2022 à la préfecture aux environs de 11h50. Entre temps, nous apprenons que le chef de l’exécutif communal de Yokadouma séjourne paisiblement à Bertoua. Les jours de Timothée Abono Mpoumbiel sont-ils comptés à la tête de la commune de Yokadouma ? Affaire à suivre

Par Christelle TAMO

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