Alors que le conclave vient de commencer au Vatican, nous avons rencontré l’abbé Engelbert Parfait, curé du centre eucharistique Marie Reine de la paix de Bertoua. Dans cet entretien, il nous aide à mieux comprendre ce moment décisif pour l’Église catholique.
Journalistes Actualités de l’Est : Mon Père, tout le monde parle du conclave aujourd’hui. Pouvez-vous nous dire simplement ce que c’est ?
Abbé Engelbert Parfait : Bien sûr. Le conclave, c’est le moment où les cardinaux de l’Église catholique se réunissent pour élire un nouveau pape. C’est un mot qui vient du latin cum clave, ce qui veut dire « avec clé », car les cardinaux sont enfermés dans un lieu fermé, sans contact avec l’extérieur, pour prier, réfléchir et voter en toute liberté.
Journalistes Actualités de l’Est : Qui participe exactement à ce conclave ?
Abbé Engelbert Parfait : Seuls les cardinaux de moins de 80 ans peuvent y participer. Ils sont actuellement environ 133, venant des quatre coins du monde. Ce sont eux qui ont la responsabilité de désigner le successeur de Pierre, guidés par l’Esprit Saint.
Journalistes Actualités de l’Est : Et comment cela se passe concrètement ?
Abbé Engelbert Parfait : Le conclave se déroule dans la chapelle Sixtine, au Vatican. Les cardinaux votent jusqu’à ce qu’un d’entre eux obtienne les deux tiers des voix. Tant qu’il n’y a pas d’élu, une fumée noire sort de la cheminée. Lorsqu’un pape est enfin choisi, une fumée blanche s’élève pour annoncer la bonne nouvelle au monde entier.
Journalistes Actualités de l’Est : Certains disent que c’est un vote politique, d’autres parlent de spiritualité. Qu’en pensez-vous ?
Abbé Engelbert Parfait : C’est avant tout un acte spirituel. Les cardinaux ne votent pas comme dans une élection politique. Ils prennent le temps de prier, de réfléchir, d’écouter la voix de Dieu. Le conclave est un moment de grande intensité spirituelle, un moment de communion avec l’Église entière.
Journalistes Actualités de l’Est : Pourquoi cet événement est-il si important, même pour nous ici à Bertoua ?
Abbé Engelbert Parfait : Le pape est le guide de tous les catholiques. Il a un rôle de pasteur universel. Sa voix porte dans le monde entier, et ses décisions ont un impact jusque dans nos paroisses. En ce moment, l’Église traverse de nombreux défis : l’évangélisation, les jeunes, les crises sociales, la paix… Le choix du pape est crucial. C’est pour cela que j’invite tous les fidèles de Bertoua à prier pour le bon déroulement du conclave.
Journalistes Actualités de l’Est : Est-il possible qu’un jour, un pape soit noir ?
Abbé Engelbert Parfait : Absolument. L’Église catholique est universelle, et la couleur de la peau n’a jamais été un critère pour devenir pape. Ce qui compte, c’est la foi, la sagesse et la capacité à guider le peuple de Dieu. D’ailleurs, dans l’histoire de l’Église, il y a déjà eu trois papes d’origine africaine : Saint Victor Ier, Saint Miltiade et Saint Gélase Ier, tous originaires d’Afrique du Nord. Aujourd’hui, avec une représentation croissante des cardinaux africains, il est tout à fait envisageable qu’un pape noir soit élu à l’avenir.
Journalistes Actualités de l’Est : Le Cameroun a-t-il des cardinaux qui participent au conclave ?
Abbé Engelbert Parfait : Actuellement, le Cameroun ne compte pas de cardinal électeur, c’est-à-dire de cardinal de moins de 80 ans pouvant voter au conclave. Le dernier cardinal camerounais était Christian Tumi, décédé en 2021. Cependant, l’Afrique est bien représentée avec 18 cardinaux électeurs provenant de 17 pays différents, ce qui montre l’importance croissante du continent africain dans l’Église universelle.
Journalistes Actualités de l’Est : Et Monseigneur Joseph Atanga, l’archevêque de Bertoua, suit-il aussi de près cet événement ?
Abbé Engelbert Parfait : Bien entendu. Monseigneur Atanga, comme tous les évêques, accorde une grande importance au conclave. Il suit de près le déroulement des votes et appelle les fidèles à la prière. Même s’il ne participe pas directement au vote, il est en communion spirituelle avec l’Église universelle. À chaque messe, nous prions pour que l’Esprit Saint éclaire les cardinaux.
Journalistes Actualités de l’Est : Un dernier mot pour nos lecteurs ?
Abbé Engelbert Parfait : Je dirais simplement : gardons confiance. Le Seigneur guide son Église. Restons en union de prière avec nos frères du monde entier. Et surtout, soyons prêts à accueillir le nouveau pape avec foi et espérance.
Interview réalisée par Freddy Donald Zanga, journaliste à Actualités de l’Est.